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Un jardin d’arbres

Lieu de collection et d’acclimatation parmi les plus riches de France, l’arboretum d’Harcourt rassemble une grande diversité d’arbres et d’arbustes. Les spécimens qui le composent sont uniques autant par leur âge que par leur dimension avec plus de 500 espèces dont certains sont âgés de 150 à 200 ans et mesurent plus de 40 mètres de haut.

L’histoire de l’arboretum est marquée par les grands noms des mondes horticoles, botaniques et forestiers qui y sont intervenus depuis 1810 : Delamarre, Michaux, Pépin, Vilmorin … Il abrite des arbres exceptionnels et majestueux comme des cèdres du Liban, un platane à feuille d’érable, des séquoias et thuyas géants, étranges comme des hêtres tortillards ou venus d’un autre temps comme les ginkgo biloba et les métaséquoias.

Des premiers bourgeonnements aux splendides couleurs d’automne, l’arboretum est aujourd’hui un vaste lieu de promenade, de détente et de découverte.

Une brève histoire de l’arboretum

Les premières plantations d’arbres autour du château sont l’œuvre de Louis Gervais Delamarre (1767–1827), un avoué parisien, converti après la Révolution en « propriétaire-cultivateur-forestier ». Devenu propriétaire des lieux en 1804, il y introduit massivement la culture du pin (sylvestre, maritime ou laricio de Calabre) sur 200 ha de bois.

Les membres de l’Académie d’Agriculture de France, héritiers de Delamarre, entrent en possession du domaine en 1828. Ils respectent alors le vœu exprimé par leur donateur, qui souhaitait que la forêt d’Harcourt soit un modèle de gestion forestière.

Des membres éminents de l’Académie, que ce soit en botanique ou en sylviculture, créent alors à partir de 1833 l’arboretum aux abords du château. André-François Michaux expérimentent les implantations d’essences variées, notamment des résineux d’Amérique du nord-ouest. Pierre Denis Pépin introduit en 1852 les espèces découvertes à cette époque dans les forêts d’Amérique du Nord (séquoia, sapin de Vancouver, oranger des Osages, liquidambar, sapin de Douglas…). Ses successeurs complètent ensuite la collection avec des espèces provenant d’Europe (chêne liège, pin laricio de Corse, hêtre tortillard, micocoulier de Provence…), d’Europe de l’Est (pin Cembro, chêne de Hongrie…) et d’Asie (bambou, ginkgo biloba, métaséquoia, cryptomeria du Japon…). Âgées de 100 à 150 ans, toutes ces essences sont encore visibles aux détours des chemins de l’arboretum, ouvert au public depuis 1967.

Un jardin, deux arboretums

A l’arboretum de collection, s’ajoute dans les années 1970 un arboretum de peuplement. Les botanistes Pierre Aubert et Bernard Boulard y plantent des espèces destinées au reboisement et cultivées en petits groupes, de quelques dizaines de sujets à un hectare. On y trouve ainsi noyers, érables, chênes, alisiers, tulipiers… En 1977, on dénombre 166 espèces différentes (93 feuillus et 73 conifères) sur une dizaine d’hectares. Elles proviennent du bassin méditerranéen, d’Europe centrale, d’Asie, d’Amérique du Nord…

Un arboretum de collection : véritable musée d’arbres, il constitue un lieu unique pour la conservation et l’étude du patrimoine végétal. Chaque espèce y est représentée par un nombre limité d’individus composant une documentation vivante et variée.

Un arboretum de peuplement : conçu comme un arboretum forestier, il est constitué de peuplements d’arbres mono spécifiques, cultivés en bouquets de 25 à 30 sujets. Choisies pour la qualité de leur bois, ces essences sont étudiées afin de vérifier leurs aptitudes à entrer dans les plans de reboisements des forêts françaises.

Des arbres pour demain

Devenu propriété du Département de l’Eure depuis le 1er janvier 2000, l’arboretum bénéficie de la mise en valeur générale du domaine. Après une importante remise en état des dégâts de la tempête de décembre 1999, un soin particulier a été apporté aux arbres, à leur valorisation auprès du public, à l’analyse de leur état sanitaire et à leur renouvellement à l’identique des essences en sénescence.

Parallèlement les questionnements sur l’adaptation des arbres face aux changements climatiques ont imposé l’arboretum d’Harcourt comme un site de référence incontournable pour les programmes de recherches et d’observations développés en France et en Europe. Ainsi depuis 2010, l’arboretum participe à plusieurs programmes tels que le projet « REINFFORCE » et les projets nationaux : « RAISON » par le Centre national de la propriété forestière et « Santé des Forêts » par l’Office national des forêts.